vendredi 30 novembre 2012

pourquoi je veux devenir doula ...


 Je suis tombée enceinte en 2009. J’étais heureuse d’apprendre la nouvelle et de l’annoncer autour de moi! Mais hélas je n’ai pas vécu une grossesse comme je pouvais me l’imaginer dans mes idéaux de petite fille…. Mon conjoint ne m’épaulait pas, ne se souciait pas de mon état ni de celui du bébé, il était beaucoup absent. Ma famille n’était pas sur Montpellier, je n’avais qu’une bonne amie pour m’écouter et avec laquelle je sortais. Je me sentais vivre enfermée dans ma solitude. Je ne sortais pas beaucoup seule, mis à part les jours de rendez vous chez mon gynéco et au labo pour un examen de routine ! Je ne suis pas allée aux séances de préparation à l’accouchement car je ne me sentais pas d’y aller seule sans le papa et de me retrouver triste dans une salle avec des couples épanouis. Ma grossesse s’est bien passée, je n’ai eu aucune soucis de santé. Seul le plan psychologique était « affecté ».
Sur la fin j’étais de plus en plus fatiguée, épuisée par ce corps et surtout par cette tristesse que je ressentais. J’en voulais à mon conjoint de ne pas s’être investi dans ma grossesse, de ne m’avoir accompagnée à aucun rendez-vous, de ne pas m’avoir aidé dans cette période qui devait être normalement radieuse et épanouie.  Le vendredi 21 mai 2010 je suis allée à mon dernier monitoring, mon bébé bougeait beaucoup. Je suis rentrée chez moi normalement. Mais le soir je me suis vue ressentir de grosses contractions et ce toute la nuit. Mon conjoint n’était pas là, j’étais paniquée. Premier réflexe, appeler ma mère. Elle a su me rassurer. Le lendemain rebelote, des contractions toutes les 5 minutes mais de plus en plus intenses. J’ai appelé la clinique dans laquelle je devais accoucher et leur ai expliqué mon état. On m’a dit de venir pour une visite de contrôle. Conclusion: perte du bouchon muqueux et dilatée qu’a 1, vous pouvez rentrer chez vous. J’ai donc pris mon mal en patience et attendu. La journée fut longue et épuisante. La nuit bien pire. Pliée en quatre dans mon lit j’avais beau me tourner dans tous les sens avec mon coussin d’allaitement mais rien me soulageait vraiment . Ce n’est que le lendemain soir, vers 20heures30 que les contractions se sont rapprochées, et ma mère a décidé d’appeler la clinique pour leur dire que j’allais venir. A peine arrivée au service Maternité voilà que je perds les eaux devant mon compagnon, ma mère et le personnel médical. Dilatée qu’à 2, je savais que j’allais rester à attendre un bon bout de temps ! La sage femme de garde me disait de marcher , de m’asseoir sur le ballon….. Mais je n’en pouvais plus. Ce n’est qu’à 6h30 du matin qu’on est venu me chercher pour rentrer en salle de travail. Enfin soulagée! Après avoir hésité, mon compagnon a décidé de  relayer ma mère et de venir assister à l’accouchement. Mon gynécologue, de garde cette nuit là, était sur le point de partir. J’ai donc compris qu’il ne m’accoucherait pas. J’ai été déçue qu’il ne m’accouche pas mais c’est une de ses collègues très gentille qui s’est occupée de moi. 
Pause de la péridurale, on demande au papa de sortir de la pièce. Je n’ai pas trop bien compris pourquoi à ce moment là. La sage femme me dit que c’est pour des raisons d’hygiène mais je ne cherche pas plus à comprendre. Allongée sur le côté, perfusée, j’attends que celle-ci fasse effet. Je ressens toujours les mêmes contractions, la même douleur intense. Je ne comprends pas. Mon conjoint s’aperçoit que la péridurale était mal posée, que du liquide me coulait sur le bas du dos et les jambes. En panique j’appuie sur le bouton pour les alerter. eux-mêmes en panique ils ne comprennent pas ce qui se passe. Dilatée a plus de 8 l’anesthésiste me demande si je me sens de continuer sans péridurale, mais exténuée et ne supportant plus la douleur je lui demande de m’en faire une seconde. Voilà la 2e péridurale posée. Il me faut attendre à nouveau qu’elle fasse effet. Mais bébé lui n’attend pas! Ses cheveux étaient déjà visibles. Je sens malgré tout que la péridurale m’a soulagé même si la précédente venait de m’anesthésier le haut des jambes. 
Après 6heures passées en salle de travail, 2 péridurales et une épisiotomie voilà l’ arrivée au monde de  ma merveille!  Une mise au sein directe a été faite pendant deux heures en tête à tête avec ma fille. Un pur moment rempli d’émotion certes mais je n’en pouvais plus, j’avais soif, j’avais faim, j’avais sommeil…. J’avais peur de m’endormir, mon nourrisson au sein. Je luttais de fatigue, seule sur mon lit en salle de travail. Je me suis soudainement sentie perdue dans cette grande pièce et ce ci petit bébé auprès de moi. J’aurais aimé avoir son père près de moi, ou une tierce personne pour m’épauler dans cette réalité nouvelle. Je suis restée une semaine complète à la maternité, ma fille ayant eu la jaunisse. Changer la 1ere couche, passer la 1ere nuit, gérer l’heure des tétées et les séances d’UV où on me réveillais en pleine nuit pour aller donner le sein a ma fille….. Pas facile pour une maman débutante! Son père ne venait pas m’aider, il passait souvent le soir tard faire un coucou et c’est tout. Je gérais seule les bains et les humeurs de ma fille. Pas toujours évident à gérer. J’étais exténuée et je me languissais de partir, de rentrer chez moi avec mon bébé. Je suis donc sortie de la maternité le dimanche 30 mai 2010, jour de la fête des mères! Quel beau cadeau ! Mais là encore panique! Je savais que j’allais devoir tout gérer à la maison, seule, sans aucune aide extérieure. Lessivée la 1ère semaine, ma mère est venue m’aider la semaine suivante et quelle aide! 
Aujourd’hui ma puce a 2 ans et demi et se porte à merveille! C’est une petite fille super dynamique en perpétuelle envie d’apprendre et de découvrir ce qui l’entoure. J’ai quitté son père et je suis partie de Montpellier. Je suis retournée six mois vivre chez ma mère avec ma fille le temps de. Et aujourd’hui je vis près de Bordeaux avec mon nouveau compagnon. On parle parfois d’avoir un enfant ensemble, et je lui dis que j’ai souffert du manque d’implication de mon ex et d’avoir vécu une grossesse passive et que je voudrais pour ma seconde grossesse être actrice et active. Ecouter mes envies et les partager avec ma sage femme ou mon gynécologue, faire appel à une doula pour m’épauler et  avoir une présence précieuse auprès de moi, penser à un projet de naissance, aller à la préparation à l’accouchement et poser des questions , choisir et écouter mon envie sur ce que je veux vraiment et vers quel style d’accouchement je veux me tourner….. Je me suis beaucoup informée et documentée sur la périnatalité depuis ma grossesse car je me suis aperçue que je ne connaissais pas grand-chose en réalité sur le sujet et que j’étais passée à côté de beaucoup de choses importantes pour un épanouissement total. Comme la sophrologie pour une meilleure estime et maitrise de soi, ou comme aller voir une consultante en lactation pour des conseils…. Il existe énormément de belles  professions malheureusement encore méconnues ! J’ai acheté le livre d’Adela Stockton  "les doulas"et je l’ai lu d’une traite, tellement il est intéressant et complet. C’est cela qui me pousse aujourd’hui à faire cette formation pour devenir moi-même doula, pour écouter, accompagner,  épauler, rassurer la femme enceinte dans cette période magique et unique qu’est la grossesse. 

tendrement, 
Lauriane -M.A.M.A.N